Alors que le Ministère des Affaires Etrangères et le Ministère de la Culture affirment clairement leur attachement constant à la diversité de la création cinématographique, le SPI rappelle que derrière les mots se cache une réalité : la difficulté chaque jour plus importante de fabriquer, de vendre et d’exposer la diversité cinématographique française et mondiale produite par la France.
L’exportation du cinéma français se concentre sur quelques films faute de cinémas d’art et d’essai pour projeter la grande majorité de la production, et en raison de la fragilisation des chaines payantes face à la VOD par abonnement.
Ces tables rondes ont permis de mettre en évidence certains éléments de notre politique cinématographique :
- L’importance du cinéma français en termes de diplomatie culturelle,
- La qualité de travail des producteurs français dans l’accompagnement des cinéastes mondiaux,
- Les vendeurs internationaux français ont un savoir faire et un rôle central dans la diffusion du cinéma d’auteur mondial, et il s’avère nécessaire de mieux les accompagner dans leur travail en faveur de la diversité.
- Le rôle des festivals français dans l’attraction du territoire,
- L’absurdité d’une remise en cause de la salles comme premier lieu d’exposition du cinéma et d’une diffusion massive des œuvres de la diversité sur les nouveaux médias sans travail d’édition.
Or, le cinéma d’auteur est aujourd’hui questionné :
- Alors qu’il a de toute évidence besoin de passeurs pour exister, quel sera le réseau salles art et essai et d’éditeur de vidéo à la demande qui saura militer pour la diversité, pour l’émergence, pour la différence ?
- Quelle régulation pour le cinéma sur les écrans cinématographiques et sur le net demain ?
- Quelle volonté politique saura demander aux acteurs économiques de s’engager pour la création ?
C’est un enjeu pour le rayonnement de la France à l’international, pour le secteur, son renouvellement et son dynamisme mais c’est également un enjeu citoyen : le diversité des regards doit pouvoir continuer à s’exprimer. Chacun doit pouvoir regarder l’autre sans peurs et réticences. Le formatage nuit à la démocratie. L’éclectisme cultive le goût de chacun pour l’autre et le monde.
Les bonnes questions sont aujourd’hui sur la table. Nous espérons que les réponses apportées par les pouvoirs publics, notamment à l’occasion des assises du cinéma et de la loi création, seront à la hauteur des enjeux.
Le SPI remercie chaleureusement le Festival Premiers Plans d’Angers pour son accueil et pour son soutien indéfectible aux jeunes scénaristes, cinéastes et producteurs qui ont la générosité de nous donner accès à leurs univers et leurs talents.
Débats animés par Elisabeth Lequeret, journaliste à RFI, critique de films et déléguée du Festival de Berlin pour la France, en présence de :
- Lors du premier débat intitulé « La place du cinéma français à l’international » de Denis Freyd, Producteur - Archipel 35 ; Xavier Lardoux, Directeur général adjoint d’Unifrance ; Michel Plazanet, Directeur adjoint des Affaires européennes et internationales du CNC ; Claude-Eric Poiroux, Directeur général d’Europa Cinema ; Alain Rocca, Président d’Universciné ; Anne Tallineau, Conseillère Diplomatie Culturelle et d’Influence au Ministère des affaires étrangères et François Yon, Exportateur - Films Distribution ;
- Lors du second débat intitulé « Le travail de recherche et d’accompagnement des cinéastes mondiaux » de Jacques Bidou, Producteur - JBA Production ; Nathalie Coste-Cerdan, Directrice du Cinéma du groupe Canal Plus ; Christophe Leparc, Secrétaire général de la Quinzaine des Réalisateurs ; Valérie Mouroux, Directrice du département cinéma à l’Institut Français ; Marianne Slot, Productrice - Slot Machine et Présidente de l’Aide aux Cinémas du Monde et Olivier Wotling Directeur du cinéma du CNC.
Contact :
Syndicat des Producteurs Indépendants
Juliette Prissard-Eltejaye, Déléguée générale
01 44 70 70 44