Le SPI exprime sa plus vive inquiétude après l’adoption d’un plan d’économies du CNC par son Conseil d’Administration du 29 novembre 2018. Ce plan est prévu sur deux exercices, 2019 et 2020, et il est inédit par son ampleur puisque ce n’est pas moins de 30 millions d’économies qui sont demandés à la seule production audiovisuelle. Au total, cela représente près de 12% du soutien que le Centre apporte aux œuvres audiovisuelles, tous les genres aidés seront par conséquent très fortement impactés.

Le SPI dénonce le fait que sur un sujet aussi majeur, le CNC se soit livré à un simulacre de concertation, pour une simple information, la veille du Conseil d’administration dans une absence totale de transparence sur l’impact économique pour le secteur des mesures prises.

Alors que la filière est confrontée depuis plusieurs années à une concurrence exponentielle et sans aucun contrôle des plateformes et éditeurs de services, ce plan dit « d’adaptation », va ajouter un handicap lourd pour la croissance de la production audiovisuelle. Le secteur va mécaniquement connaître un très fort ralentissement et les sociétés les plus fragiles ne résisteront pas à ce véritable plan de décroissance. Ces réductions drastiques vont inévitablement impacter le volume de production et avoir des conséquences funestes en termes d’emplois au sein du premier employeur des industries culturelles.

Ce plan s’inscrit par ailleurs dans un contexte de très forte incertitude pour la production indépendante avec la disparition programmée de France 4 et de France Ô et le plan d’économies de 160 millions d’ici 2022 engagé par France Télévisions.

Ce choix du régulateur est d’autant plus incompréhensible que l’année 2019 va voir la transposition de la directive SMA dans la prochaine loi audiovisuelle ce qui va nécessairement réorganiser le partage de la valeur dans tout le secteur.

Le SPI appelle à la mise en place d’une réflexion collective sous l’égide du ministre sur l’avenir du secteur et à la constitution de la mission d’information préconisée par le rapport de Madame Calvez, Députée membre de la commission culture de l’Assemblée nationale, sur le fonctionnement du CNC.

Seule agence culturelle de l’État à ne pas associer les professionnels du secteur à son Conseil d’administration, le CNC prend aujourd’hui un chemin pavé de dangers et d’incertitudes, dans la plus haute des solitudes.

Paris, le 6 décembre 2018

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Catherine BERTIN – Déléguée Générale –
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