Le SPI accueille avec stupeur et incrédulité le projet annoncé par le Ministre du Budget d’une baisse de un euro de la contribution à l’audiovisuel public.

A contre-courant de tous les pays européens, qui ont fait le choix de consolider leurs médias publics en modernisant et en rendant plus équitable la perception de la redevance, le gouvernement français fait le choix d’affaiblir nos capacités d’investissement dans la création.

Cette baisse correspond en effet exactement à la diminution annoncée de la contribution de France télévisions au compte de soutien aux industries de programme, géré par le CNC. Ce qui signifie en clair qu’elle grèvera directement le financement des fictions, des documentaires, de l’animation, des captations de spectacles, des créations numériques interactives et des films français.

Cette annonce survient au moment précis où les grands groupes américains, Netflix, Disney, Apple, Universal, annoncent une augmentation de plus de 30 milliards d’euros de leurs investissements dans la production, ce qui constitue une offensive audiovisuelle internationale sans précédent. La production française se trouverait ainsi désarmée au pire moment, face au déferlement des séries anglo-saxonnes, mettant en péril à brève échéance notre souveraineté culturelle.

Une autre réforme de la contribution à l’audiovisuel public est possible, à l’image de celle qui a été menée en Finlande, en Suisse, en Allemagne, où elle n’est plus liée à la détention d’un téléviseur (référence désormais obsolète) et où elle touche désormais tous les foyers imposables, ainsi que les implantations des entreprises qui reçoivent du public. En élargissant l’assiette de la contribution à l’audiovisuel public, mais aussi en la rendant progressive et plus équitable socialement, ces pays ont su réduire significativement son poids sur la plus grande partie des foyers qui la payent, dans un dispositif perenne.

Le SPI exprime son incompréhension totale face à une mesure qui sera lourde de conséquences pour le financement de la création française, tout en étant dépourvue de toute ambition quant à la nécessaire modernisation d’une taxe plus que jamais indispensable à la sauvegarde de l’exception culturelle, donc de notre capacité à exprimer et à défendre librement, face à la mondialisation des réseaux de distribution, le rayonnement national et international de notre culture, de nos valeurs et de notre identité.

Plus d’informations : https://www.youtube.com/watch?v=RfLAYyowgsg

Contact presse : Olivier Zegna Rata, Délégué général

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